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BELLIOU-LA-FUMÉE

« Combien marque-t-il ? demanda Breck.

— Seize au-dessous. »

Kit cracha à titre d’expérience, et l’on entendit la salive craquer en l’air.

« Et le thermomètre n’est certainement pas au fixe. Il descend tout le temps. Il marquait seulement onze voilà une heure. Ce n’est pas une baisse, c’est une dégringolade, une ruée.

— C’est précisément d’une ruée que je veux vous entretenir, murmura Breck avec précaution, en jetant des regards inquiets autour de lui pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète n’était à portée. Vous connaissez la rivière de la Squaw ? Elle se jette dans le Yukon, sur l’autre rive, à cinquante kilomètres en amont.

— Rien à faire par là, déclara Belliou. Il y a des années qu’elle a été fouillée.

— Comme tous les autres terrains riches. Écoutez-moi : c’est une grosse affaire. Rien qu’une profondeur de deux mètres cinquante à sept mètres pour trouver la roche. Il n’y aura pas un des lots revendiqués qui ne vaille un demi-million. C’est un secret absolu. Deux ou trois de mes meilleurs amis me l’ont confié. J’ai prévenu ma femme que je voulais vous trouver avant de partir. Maintenant, au revoir. Mon équipement est caché plus bas sur la rive. De fait, quand on m’a averti, on m’a fait promettre de ne pas quitter Dawson avant que les gens ne fussent couchés. Vous savez ce qui en résulterait si on vous voyait équipés pour une ruée. Allez chercher votre associé et suivez-nous. Vous devriez pouvoir jalonner le quatrième ou cinquième lot à partir de celui de la Découverte. N’oubliez pas : la rivière de la Squaw. C’est la troisième après avoir passé la rivière de Norvège.