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Page:London - Belliou la fumée, trad. Postif, 1941.djvu/87

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BELLIOU-LA-FUMÉE

II

En rentrant dans la petite cabane située au flanc de la montagne encadrant Dawson, la Fumée entendit un ronflement familier et secoua l’épaule du Courtaud

« Ouais ! marmotta celui-ci, va te coucher ! Je ne suis pas de service de nuit, remarqua-t-il ensuite ; et comme la poigne insistait avec plus de vigueur : Raconte tes peines au bistro.

— Entre dans tes frusques, dit la Fumée. Nous partons jalonner un couple de lots aurifères. »

Le Courtaud s’assit et se mit à tonner.

Mais la Fumée lui posa la main sur la bouche.

« Chut ! avertit-il. C’est un gros gîte. Pas besoin d’éveiller les voisins. Tout Dawson est endormi.

— Euh ! c’est à voir. Personne ne parle d’un bon filon, pour sûr. Seulement, c’est épatant comme tout le monde trouve la piste quand même.

— C’est à la rivière de la Squaw, murmura la Fumée. Le tuyau est sérieux. C’est Breck qui me l’a donné. La roche a peu de profondeur, et de l’or sous les racines de l’herbe. Amène-toi. Nous prenons chacun un petit paquet en bandoulière, et en route ! »

Le Courtaud ferma les yeux et se rendormit. L’instant d’après, ses couvertures s’envolaient.

« Si tu n’en veux pas, moi j’en veux, dit la Fumée en guise d’explication. »

Le Courtaud suivit ses couvertures et commença à s’habiller.