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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/146

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MAOUKI

Il s’appelait Maouki et était fils d’un chef.

C’était un adolescent pesant cent dix livres, avec une tignasse épaisse et crépue comme en possèdent les nègres.

Nègre, il ne l’était pas au sens absolu du mot. Sa peau n’était pas d’un noir bleu, ni d’un noir pourpre, comme celle des vrais fils de Cham. Elle était plutôt violâtre et tirait sur la couleur prune.

Ses dents, par contre, étaient complètement noires, d’un noir de suie.

Elles devaient cette riche coloration à sa mère qui, sitôt achevée la seconde dentition de l’enfant, les avait teintes ainsi à l’aide d’une poudre minérale provenant d’une certaine pierre qui se rencontre dans le sol de l’île, parmi les éboulis, et que l’on pile. L’opération s’était effectuée en une seule nuit et les dents de Maouki en avaient pour toute leur durée.