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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/17

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aller, Vous y trouverez, pour échouer votre navire, un lit de sable magnifique.

« C’est à trois cents milles d’ici. N’hésitez pas. »

Le capitaine et le second s’entre-regardèrent avec désespoir.

« Mais il vous faut, continua Mac Coy, attendre quelque peu pour vous mettre en route,

« La brise est faible en ce moment et ne vous permettrait pas de lutter contre un fort courant, que vous ne tarderiez pas à rencontrer et qui vous éloignerait infailliblement du but désiré,

« Le vent fraîchira, vers minuit. Voyez, vers la pointe Sud-Est de Pitcairn, cet amas de petits nuages et ces traînées dans le ciel.

« C’est de ce côté que s’élèvera le vent favorable.

— Soit pour Mangareva ! » approuva le capitaine Davenport, tandis que le second secouait la tête, mal convaincu.

« Venez avec nous dans la chambre des cartes, afin que nous précisions ensemble notre direction. »

Les trois hommes gagnèrent l’étroite cabine et y pénétrèrent.

L’atmosphère y était étouffante, empoisonnée de gaz délétères, invisibles et irrespirables.

Mac Coy sentit la sueur lui jaillir du corps et ses yeux s’injecter de sang.

Il avait la sensation d’être dans un four surchauffé qui allait le dessécher comme un brin d’herbe dans une boîte d’allumettes d’où les flammes allaient jaillir.