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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/18

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Comme il levait un de ses pieds et en frottait la face intérieure contre son pantalon, le second se mit à rire sauvagement.

« C’est ici, rugit-il, l’antichambre de l’enfer… C’est l’enfer même que vous avez sous les pieds !

— Il fait chaud, évidemment ! » s’écria Mac Coy, malgré lui et tout en s’essuyant la figure de son mouchoir d’indienne.

« Voici Mangareva… » dit le capitaine Davenport, en se penchant sur la-table et en indiquant du doigt un petit point noir, marqué sur le papier blanc.

« Mais, entre Pitcairn et Mangareva, se trouve une autre île. Pourquoi, plutôt, ne pas s’y rendre, puisqu’elle est plus proche ?

— Je la connais, répondit Mac Coy, sans daigner abaisser son regard sur la carte. C’est l’Île du Croissant,

« C’est un atoll, inhabité et haut seulement de deux ou trois pieds au-dessus de l’eau. À son centre est un lagon, complètement fermé. Point de passe pour y pénétrer.

« C’est à Mangareva qu’il vous faut aller. »

Le capitaine Davenport eut un geste las, sortit de l’étouffoir de la chambre des cartes et, coupant court à une objection nouvelle, que mâchonnait le second :

« Veuillez, dit-il, Mr Konig, mander l’équipage. »

Sur l’ordre qu’ils en reçurent, les matelots s’en vinrent vers l’arrière du navire, en se hâlant de leur mieux et en traînant sur le pont, avec effort, leurs semelles roussies,. :