Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

traquenard, se contenta, pour toute réponse, d’éclater en sanglots.

« Compris ! reprit Maouki. Moi être grand chef dans mon pays. Et moi n’aimer pas ce maître blanc. Toi non plus.

« Toi envoyer, aujourd’hui même, dans la baleinière, un cent de noix de coco.

« Puis toi s’endormir, ce soir, tout tranquillement. Et tout le monde de même, dans ton village.

« Si toi et tes gens entendre grand bruit dans la maison du blanc, vous continuer à dormir très fort. Vous ne rien entendre du tout. Compris ? »

Maouki s’en revint ensuite vers le baraquement affecté à l’équipage de la baleinière.

« Vous, dit-il, aimer beaucoup grand maître blanc ? Bunster être bon garçon. »

Les noirs demeurèrent silencieux.

« Compris ! Si vous entendre, ce soir, grand bruit dans la maison du blanc, vous dormir très fort. Vous ne rien entendre du tout. Compris ? »

Maouki ordonna ensuite à la femme de Bunster de s’en retourner dans sa famille.

La malheureuse tremblait de tous ses membres et ne savait si elle devait obéir.

Si elle eût refusé, Maouki, pour l’expulser de force, eût été bien embarrassé. Car son tambo ne lui permettait pas de porter la main sur elle.

Maouki insista plus rudement, et elle se décida à partir.

Quand la maison fut vide, Maouki, vers la fin du jour, entra dans la chambre où Bunster était assoupi.