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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/214

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Mapouhi croisa tristement les bras sur sa poitrine et s’assit, la tête basse.

Toriki lui avait, bel et bien, subtilisé sa perle.

Au lieu d’en tirer une maison, il avait tout bonnement payé sa dette.

« Mapouhi, tu n’es qu’une bête ! s’exclama Téfara, dès que le métis fut sorti.

« Oui, une triple bête ! renchérit Naouri. Pourquoi, aussi, lui as-tu mis la perle dans la main ?

— Ce n’est pas ma faute… gémit Mapouhi. J’avais une dette envers lui et il savait que je possédais cette perle.

« Ce n’est pas moi qui lui ai dit. Il l’a lui-même demandée. Quelqu’un certainement l’avait renseigné. Et je ne pouvais refuser, puisque je lui devais de l’argent.

— Tu es une bête ! » minauda Ngakoura, comme en écho.

La fillette n’avait pas plus de douze ans. Elle avait dit cela pour faire comme sa mère et sa grand-mère.

Mal lui en prit. Car c’est sur elle que Mapouhi se soulagea de sa mauvaise humeur, en l’envoyant tituber à l’autre bout de la pièce, d’un solide soufflet sur l’oreille.

Cependant que Téfara et Naouri fondaient en larmes et s’acharnaient sur Mapouhi, se perdant en reproches acerbes avec la volubilité ordinaire des femmes.

Toujours en planton sur la grève, Hourou-Hourou