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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/22

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— Réunir vos administrés, lorsque mon navire brûle sous moi ! Voilà qui ne me paraît pas indispensable. »

Mac Coy ne s’emporta point, et, paisible comme une mer d’été, répondit :

« Votre navire brûle, capitaine, je le comprends bien. Et c’est pourquoi j’accepte de vous accompagner à Mangareva.

« Mais de cela même je dois demander l’autorisation à mon peuple. C’est la coutume, chaque fois que le gouverneur s’absente, d’agir ainsi.

« Mes gens ont le droit de voter oui ou non. Soyez, d’ailleurs, sans inquiétude. Ils ne me refuseront pas la permission en question.

— Vous en êtes sûr ?

— Je n’en doute pas une minute.

— Alors, à quoi bon aller les consulter ?

— C’est l’usage. Et puis, en ma qualité de gouverneur de l’île, je dois prendre, dans l’intérêt de mes administrés, un certain nombre de mesures indispensables.

— S’il ne faut, comme vous le dites, que vingt-quatre heures pour gagner Mangareva, votre absence ne sera pas bien longue.

— Évidemment. Mais on ne sait jamais. Il faut compter avec l’imprévu. Jadis, je m’en souviens, il advint à mon père de quitter Pitcairn pour trois mois, pensait-il. Il revint au bout d’un an.

« Vous manquez de vivres, au surplus, et Je puis vous amener avec moi, demain matin, deux pleines pirogues de bananes séchées.

« Supposez, comme vous le craignez, que le