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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/21

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— Je vous remercie. »

De la dunette, le capitaine Davenport harangua de nouveau l’équipage.

« Ce monsieur qui est là près de moi, déclara-t-il, est l’honorable Mr Mac Coy, le gouverneur de Pitcairn, en personne.

« Il accepte de nous accompagner. C’est, pour nous tous, une importante garantie. Quel que soit le risque que nous courions, il le partage volontairement.

« Il convient donc de lui faire confiance et de ne pas rechigner devant ce dernier effort. »

Les hommes se concertèrent entre eux à voix basse, sans grognements intempestifs, et l’unanimité fut vite acquise.

Ils poussèrent en avant le jeune garçon à la voix pointue qui, au nom de ses camarades, cria avec enthousiasme :

« S’il y va, parbleu ! nous irons aussi. »

Mac Coy se tourna d’un air triomphant vers le capitaine Davenport et, dans un roucoulement de colombe, laissa tomber :

« Tout s’arrange à merveille, vous le voyez. Mais il faut que j’aille à terre, tout d’abord. »

Le capitaine Davenport sursauta.

« Aller à terre ! protesta-t-il. Et pourquoi faire ? Vous en avez pour trois heures, avec votre pirogue ! Et autant pour revenir !

— Nous sommes d’accord. Il est six heures du soir et je ne pourrai aborder avant neuf heures. Une autre heure me sera nécessaire pour réunir mes administrés.