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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/38

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phère était humide et poisseuse comme de la colle.

Si lamentable était le capitaine Davenport que Mac Coy s’approcha de lui, pour le consoler. :

« Quelque cyclone, expliqua-t-il, qui sévit fort loin d’ici. C’est lui qui pèse sur le baromètre et nssoulève la mer. Il n’y a pas lieu de s’effrayer. »

Mais le capitaine Davenport, sa tête entre ses mains, refusait de se laisser consoler. Il ne répondit pas.

Un gémissement sonore déchira l’air silencieux. C’était le mousse qui le poussait.

Le capitaine Davenport se redressa, comme mû par un ressort, et, avec une violence qui confinait à la folie, s’écria :

« Toi, là-bas, ferme ça, pour commencer »

Le mousse, épouvanté, jeta un cri aigu de terreur.

« Mr Konig, continua le capitaine Davenport, voulez-vous aller faire taire le môme, et rapidement, d’un bon coup de manche à balai ? »

Ce fut Mac Coy qui se dirigea vers l’enfant et, pour le calmer, tendrement le dorlota.

La mer, comme l’avait prévu Mac Coy, s’apaisa au cours de la nuit, et vers le matin le vent se remit à souffler. L’équipage reçut l’ordre de redonner de la toile.

Mais l’île Hao s’était évaporée, on ne sait où.

Le ciel demeura couvert et faire le point fut impossible.

À midi, le cri de : « Brisants à l’avant ! » fut lancé par une des vigies.

En dépit des efforts du timonier, le navire