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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/37

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à notre départ de San-Francisco. Mais il ne résistera pas éternellement. »

Puis :

« Regardez ceci, Mr Mac Coy ! » s’écria-t-il, tout effaré.

Une épaisse et longue spirale floconneuse se tordait tout le long du mât d’artimon. Arrivée à son faîte, un coup de vent la balaya et elle s’effaça dans le ciel.

Alors, seulement, la mâchoire crispée du capitaine Davenport se desserra.

« Pour une pareille émission de fumée, dit-il, qui a dépassé en volume et en densité toutes celles qui se sont produites jusqu’ici, la pression intérieure doit devenir terrible.

« Il faut, pourtant, tenir encore jusqu’à demain. »

Mais, le lendemain, ni à l’aube, ni à midi, ni au cours du jour, ni au coucher du soleil, l’île Hao ne se profila.

Par contre, une grosse mer commença à venir de l’Ouest. Le baromètre dégringolait d’heure en heure.

— La voilure fut réduite aussi rapidement que purent travailler les deux bordées réunies.

Les hommes n’obéissaient plus qu’en grognant et en rechignant. La sueur ruisselait sur leurs visages et sur leurs bras nus. La lenteur voulue de leurs mouvements constituait à la fois une protestation et une menace.

Tous pantelaient et haletaient, en quête d’air respirable. Le vent, en effet, était tombé. L’atmos-