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Page:London - En pays lointain.djvu/123

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UNE FILLE DE L’AURORE

Vous, qui êtes (comment dites-vous ça ?) ah ! oui ! un paresseux ! Vous, un paresseux, vous voudriez me prendre pour femme ? N’y songez pas un instant ! Jamais, au grand jamais, un paresseux ne sera mon mari !

Comme on le voit, Joy Molineau n’y allait pas par quatre chemins avec Jack Harrington. La veille au soir, elle avait tenu les mêmes propos à Louis Savoy, d’une façon plus banale cependant, et dans son propre dialecte.

— Écoutez, Joy !

— Non, non ! À quoi bon écouter un paresseux ? C’est très mal de venir traîner ainsi autour de moi, de me rendre visite dans ma cabane, et de rester inactif. Comment feriez-vous pour nourrir une famille ? Pourquoi n’avez-vous pas de poudre d’or ? Les autres, pourtant, en trouvent à profusion.

— Mais je trime dur, Joy ! Il ne se passe pas de jour que je ne sois sur la piste ou au ruisseau. Même en ce moment, j’en reviens. Mes chiens n’en peuvent plus. Les autres, des veinards, rencontrent beaucoup d’or. Mais, moi… moi, je n’ai pas de chance !