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UNE FILLE DE L’AURORE

— Ah oui ! Mais lorsque cet homme…, Mac Cormack qu’il s’appelle, celui dont la femme est Indienne, a découvert le Klondike, vous n’y êtes pas allé. Les autres l’ont suivi et, à présent, ce sont tous des richards.

— Mais vous savez bien que j’étais parti en prospection du côté des sources de la Tanana, protesta Harrington, et je n’ai entendu parler que trop tard de l’Eldorado et du Bonanza.

— C’est différent ! Seulement, vous faites ce qu’on appelle fausse route.

— Quoi ?

— Fausse route. Oui ! Vous marchez à l’aveugle. Il n’est jamais trop tard. Sur le creek de l’Eldorado se trouve une mine où l’or abonde. Quelqu’un est venu la jalonner ; il est parti, et l’on n’en a jamais entendu parler depuis. Si, au bout de soixante jours, la prise de possession n’est pas enregistrée, tous les autres auront le droit — comment dites-vous ? — de sauter dessus. Ils courront, rapides comme le vent, pour aller faire la déclaration. Le gagnant sera très riche et pourra nourrir une belle famille.

Harrington feignit de ne pas trop s’intéresser à l’histoire.

— Quand le délai expire-t-il ? Et quel est ce lotissement ?

— J’en ai causé avec Louis Savoy hier soir, continua-t-elle, faisant mine de ne pas avoir entendu sa demande. Je crois que ce sera lui le vainqueur.

— Au diable Louis Savoy !