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Page:London - En pays lointain.djvu/138

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UNE FILLE DE L’AURORE

— Mettons deux cents. Bien ! Maintenant, je vous… comment appelez-vous ça ?… je vous donne le tuyau. Couvrez le pari.

Joy eut un sourire énigmatique.

Le lieutenant réfléchissait, le regard errant sur la piste.

Les deux concurrents, à demi relevés, se jetaient sur leurs genoux et fouettaient leurs chiens à tour de bras.

Harrington venait en tête.

— Dix contre un sur Harrington ! brailla le roi du Creek du Bouleau, brandissant son sac devant le visage du lieutenant.

— Couvrez le pari ! insista Joy.

Il obéit avec un haussement d’épaules pour indiquer qu’il se rendait, non aux conseils de sa propre raison, mais uniquement pour être agréable à la jeune fille. Joy lui fit signe de la tête de se rassurer.

Tout bruit avait cessé.

Les hommes avaient suspendu leurs paris.

Zigzaguant, roulant, tanguant comme des bateaux chassés par le vent, les traîneaux arrivaient à toute allure. Derrière celui de Harrington, Louis Savoy maintenait toujours son chien conducteur, mais l’expression de son visage ne reflétait aucun espoir. Harrington pinçait les lèvres, ne regardait ni à droite ni à gauche.

Ses chiens bondissaient dans un rythme parfait, avec précision, rasant la piste, et Croc-de-Loup, la tête basse, les yeux au sol, geignait doucement, en-