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Page:London - En pays lointain.djvu/137

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UNE FILLE DE L’AURORE

Fort-Cudahy, but de la course, où le commissaire de l’or attendait avec impatience. Joy Molineau s’était placée à une certaine distance de la piste, mais, en cette circonstance, les gens de Forty-Mile s’écartèrent pour ne pas gêner sa vue. Aussi, l’espace qui la séparait de l’étroit sentier où devaient passer les coureurs restait libre. Des feux avaient été construits autour desquels les hommes risquaient leur poudre et leurs chiens dans des paris où la forte cote était pour Croc-de-Loup.

— Les voilà ! glapit un jeune Indien, perché sur la cime d’un pin.

Du haut du Yukon, on vit se détacher sur la neige un point noir, suivi de près par un second. À mesure qu’ils grossissaient, d’autres apparaissaient, mais à une distance appréciable en arrière. Peu à peu, ils se transformèrent en chiens et en traîneaux, sur lesquels des hommes étaient étendus à plat ventre.

— C’est Croc-de-Loup qui conduit ! murmura le lieutenant de police à Joy.

Elle répondit par un sourire qui trahissait son émoi.

— Dix contre un sur Harrington ! cria le roi du Creek du Bouleau, en produisant son sac à or.

— La Reine vous paie-t-elle cher ? s’enquit Joy.

Le lieutenant hocha la tête.

— Vous avez bien tout de même un peu de poudre d’or, hein ? Combien ? continua-t-elle.

Il montra son sac. Elle l’évalua d’un coup d’œil rapide.