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Page:London - En pays lointain.djvu/148

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À L’HOMME SUR LA PISTE

cordiale salutation de : « Amusez-vous bien, les gars ! » les mit aussitôt à l’aise et, l’instant d’après, Malemute Kid et l’étranger échangeaient une poignée de mains. Sans jamais s’être rencontrés, ils avaient entendu parler l’un de l’autre, et ils s’étaient reconnus.

Une présentation générale eut lieu et on lui fit accepter de force un cruchon de punch, sans lui laisser le temps d’expliquer le but de sa course.

— Depuis combien de temps est passé ce traîneau en forme de panier, avec trois hommes et huit chiens ? demanda-t-il.

— Il y a juste deux jours. Tu les poursuis ?

— Oui, c’est mon attelage. Ils me l’ont enlevé à mon nez, les bandits ! J’ai déjà gagné deux jours sur eux, et les rattraperai dans la prochaine étape.

Tu crois qu’ils feront de la résistance ? demanda Belden, afin d’entretenir la conversation car Malemute Kid avait posé la cafetière sur le feu et s’occupait activement à faire frire du lard et de la viande d’élan.

Le nouveau-venu, pour toute réponse, fit claquer sa main sur ses revolvers.

— Quand as-tu quitté Dawson ?

— À midi.

— Hier, naturellement ?

— Aujourd’hui même.

Il était juste minuit. Un murmure de surprise fit le tour de l’auditoire, et il y avait de quoi : on ne voit pas tous les jours un homme qui vient de parcourir,