Page:London - En pays lointain.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
MÉPRIS DE FEMMES

Il promit de fournir les chiens à une certaine date : mais à peine Floyd Vanderlip venait-il de se diriger vers ses mines que l’Indien courut chez Loraine Lisznayi pour lui dire, d’un air bouleversé :

— Je suis au désespoir ! Je m’étais engagé à livrer des chiens à M. Vanderlip et je viens d’apprendre que ce malotru de Meyers, le trafiquant allemand, a raflé toutes les bêtes ; il a écumé le marché. Il faut que je sache où est allé M. Vanderlip pour connaître la date exacte à laquelle il aura besoin de ces chiens. Et encore ! Pourrai-je les lui procurer ? À cause de cet Allemand de malheur, les prix sont devenus inabordables ; on parle de cinquante dollars par tête. Mais où donc trouver M. Vanderlip ?

La Lisznayi lui indiqua tout ce qu’il voulait savoir. Elle s’efforça de le rassurer, s’engagea elle-même à parfaire la différence entre le prix convenu et le nouveau prix et poussa la naïveté jusqu’à le remercier de montrer tant d’empressement.

Une heure plus tard, Freda savait que l’enlèvement était fixé au vendredi soir, vers le haut du Creek et que, pour l’instant, Floyd Vanderlip était parti en amont du fleuve. Plus de temps à perdre.

Le vendredi matin, Devereaux, le courrier officiel, chargé des dépêches du Gouvernement, arriva sur la glace. Outre les dépêches, il apportait des nouvelles de Flossie. Il l’avait dépassée à Sixty-Mile ; gens et bêtes se portaient à merveille ; la jeune fille arriverait sans doute le lendemain.

Mrs Eppingwell en respira d’aise. Floyd Vanderlip