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MÉPRIS DE FEMMES

ses batteries en rusant de son mieux pour remporter la victoire. Quant à l’homme, balancé par toutes ces intrigues comme une navette, il était de plus en plus fier et se croyait un autre Don Juan.

Si, en fin de compte, l’homme se laissa prendre aux manœuvres de Loraine, ce fut bien de sa faute.

On voit parfois un séducteur employer des ruses bien étranges contre la vierge qu’il convoite ; mais les ruses de la femme pour triompher de l’homme dépassent toute compréhension. Qui aurait osé prévoir la conduite de Floyd Vanderlip vingt-quatre heures auparavant ?

Peut-être fut-il fasciné par le restant des belles apparences de Loraine, ou par des histoires abracadabrantes de palais et de princes. Toujours est-il que cet être dont l’existence fut façonnée dans la rudesse et l’ignorance, se laissa éblouir au point de consentir finalement à descendre le fleuve pour épouser l’aventurière à Forty-Mile.

Comme gage de ses intentions, il acheta des chiens à Sitka Charley, car un seul traîneau ne suffit pas à une femme telle que Loraine Lisinayi s’apprêtant à prendre la piste. Puis il remonta le Creek pour s’assurer que ses mines du Bonanza n’auraient pas à souffrir de son absence.

Afin de dérouter les soupçons, il voulut laisser croire à Sitka Charley que les chiens demandés devaient servir à traîner du bois de charpente de la scierie à ses drains ; mais Sitka fit preuve à cette occasion d’une rare perspicacité.