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Page:London - En pays lointain.djvu/220

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MÉPRIS DE FEMMES

la contemplant ; et il songeait que là-bas, près du trou d’eau, passait une route qu’il arpenterait bientôt durant de longues heures glaciales. Il aurait dû, pensait-il encore, se montrer irrité contre Freda à cause de la scène qu’elle avait provoquée ; mais, chose curieuse, il ne lui en voulait nullement. Pareil scandale ne se fût sans doute pas produit sans Mrs Mac Fee, cette commère ! À la place du gouverneur, il imposerait cette femme, et toutes celles de son espèce, de cent onces d’or par trimestre, sans oublier non plus tous les requins de l’Évangile et les pilotes du ciel.

À coup sûr, Freda s’était comportée en grande dame ; bien mieux, elle avait tenu tête à Mrs Eppingwell. Jamais il ne lui aurait cru tant de fermeté.

Pour l’instant, ses regards s’attardaient sur la jeune femme, et de préférence ils revenaient à ses yeux. Mais il était bien loin de soupçonner le mépris qui se dissimulait dans leur profondeur.

Par Jupiter ! Quel beau brio de fille ! Pourquoi l’examinait-elle ainsi ? Est-ce que, par hasard, elle aussi voulait l’épouser ? Sans aucun doute ; mais elle n’était pas la seule.

Elle avait tout pour plaire assurément. Et jeune avec cela, plus que Loraine Lisznayi. Quel âge pouvait-elle bien avoir ? Vingt-trois, vingt-quatre, tout au plus vingt-cinq ans. Elle n’était pas d’une nature à s’épaissir ; cela se devinait au premier coup d’œil.

Il n’aurait pu en dire autant de Loraine Lisznayi qui, elle, avait pris quelque embonpoint depuis