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Page:London - En pays lointain.djvu/222

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MÉPRIS DE FEMMES

partir. Il me serait impossible d’y vivre jusqu’à la débâcle du fleuve. Si je devais y rester plus longtemps, j’en mourrais. Je suis sûre que j’en mourrais. Je veux m’en aller tout de suite.

En un geste de supplication muette, elle posa la main sur celle de Floyd, qui s’en empara pour la retenir prisonnière.

Encore une, pensa-t-il, qui se jette à ma tête ! Bah ! Loraine ne se portera pas plus mal de se rafraîchir les pieds un peu plus longtemps au trou d’eau.

— Eh bien ?

L’interrogation, cette fois, venait de Freda, douce et anxieuse.

— Je ne sais que vous dire, répondit-il vivement, tout en trouvant que les événements se précipitaient un peu trop.

— Ce serait le bonheur de ma vie, Freda ; vous le savez bien, ajouta-t-il en lui pressant davantage la main.

Elle fit un signe d’assentiment. Après cela, faut-il s’étonner de sa piètre opinion des hommes ?

— Mais… voilà… poursuivit-il, je suis fiancé. Sans doute êtes-vous au courant ? La jeune personne vient me rejoindre comme je l’en ai priée. Où avais-je donc la tête le jour où je me suis engagé ? Mais c’est de l’histoire ancienne ; le feu de la jeunesse brûlait encore en moi.

— Je veux partir, quitter ce pays, pour n’importe où, reprit-elle, affectant d’ignorer l’obstacle qu’il venait de dresser devant elle et dont il semblait