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L’ABNÉGATION DES FEMMES

Une tête, semblable à celle d’un loup, aux poils raidis par le givre et aux yeux avisés, se glissa entre les rideaux de la tente.

— Allez, couchez, Siwash ! Couchez, fils de Satan, protestèrent en chœur les occupants.

Bettles assena un coup sec d’une assiette d’étain au chien qui disparut d’un trait. Louis Savoy rattacha la portière, retourna du pied une poêle à frire et en assujettit le bas de la toile, puis alla se réchauffer les mains.

L’air était vif, au dehors. Quarante-huit heures auparavant, le thermomètre à esprit de vin avait éclaté à la température de soixante-huit degrés au-dessous de zéro, et, depuis ce temps, le gel n’avait fait que s’accentuer. On ne pouvait prévoir quand cette situation prendrait fin.

À moins d’y être forcé par la volonté des dieux, c’est une mauvaise affaire que de s’aventurer loin du poêle en pareilles circonstances, ou d’augmenter le volume de l’air froid qu’on est forcé de respirer. Des hommes parfois commettent cette imprudence, et souvent ils se glacent les poumons. On les voit