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Page:London - En pays lointain.djvu/33

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EN PAYS LOINTAIN

Carter Weatherbee le suivit sans hâte. Le visage de l’autre ne trahissait ni pitié ni colère, mais plutôt la patiente détermination de celui qui a une certaine tâche à accomplir et s’en acquitte méthodiquement.

— Eh bien ! Quoi ? Qu’y a-t-il ?

L’employé recula, coupant la retraite vers la porte, mais sans proférer une parole.

— Voyons Carter, Voyons ! expliquons-nous ! Calme-toi !

Les idées du maître ès arts se succédaient rapidement ; d’un pas léger il se dirigea vers son lit où se trouvait son Smith et Wesson. Les yeux fixés sur le fou, il se laissa tomber à la renverse sur la couchette en saisissant en même temps son revolver.

— Carter !

La poudre brûla le visage de Weatherbee, mais il brandit son arme et fit un bond en avant. La hache mordit Percy Cuthfert aux reins et il eut l’impression que ses jambes l’abandonnaient. Alors l’employé lui tomba dessus de tout son poids, lui étreignant la gorge de ses doigts flasques.

La douleur avait fait lâcher son arme à Cuthfert, et tandis que ses poumons haletaient de l’effort pour se libérer, il fouillait au hasard parmi ses couvertures pour la retrouver. Puis il se souvint. Il glissa la main pour atteindre le couteau attaché à la ceinture de l’employé et, dans cette dernière prise de corps, ils s’enlacèrent étroitement.

Bientôt, Percy Cuthfert sentit ses forces s’en aller.