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Page:London - En pays lointain.djvu/35

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EN PAYS LOINTAIN

la même foule dans la rue ; mais, chose étrange, personne ne remarquait ses mocassins de peau d’élan et ses jambières en lambeaux.

S’il prenait un cab ! Après le bain, un tour chez le coiffeur ne ferait pas mal. Non ! il mangerait d’abord. Un bifteck, des pommes de terre, des légumes ; comme tout était succulent ! Et qu’était-ce ? Des rayons de miel laissant couler un liquide ambré. Mais pourquoi tant en apporter ? Ah ! ah ! Il ne pourrait jamais tout manger !

— Cirer les souliers ? Mais comment donc !

Il posait le pied sur la boîte. Le cireur le regardait avec ébahissement de bas en haut ; se rappelant qu’il était chaussé de mocassins en peau d’élan, il s’éloignait en hâte.

Attention ! la girouette a sûrement tourné. Non, un simple bourdonnement dans ses oreilles, c’était tout, un simple bourdonnement.

La glace devait maintenant dépasser le loquet et probablement elle recouvrait le gond supérieur. Entre les poutres bourrées de mousse, de petites pointes de givre commençaient à apparaître. Comme elles étaient longues à venir ! Mais non, puisqu’une nouvelle se montrait et puis encore une autre. Deux ! trois ! quatre ! elles arrivaient trop vite pour qu’on pût les compter. Deux croissaient simultanément et voilà qu’une troisième les rejoignait ; maintenant, on ne les voyait plus, elles s’étaient toutes rejointes et formaient une nappe.

Eh bien ! Il aurait de la société. Si jamais l’ange