en sorte que chaque effort du chien contribuait à suffoquer un peu plus l’infortuné matelot. La main droite de Yan disparaissait dans la toison bouclée de Bill le Rouge. Quant à M. Taylor, il gisait cloué au sol, réduit à l’impuissance par le poids des autres.
La situation était sans issue ; car la rage de Yan lui donnait une force prodigieuse. Tout à coup, sans motif apparent, il relâcha ses diverses prises et s’étendit tranquillement sur le dos. Ses adversaires se dégagèrent et se redressèrent.
Yan ricana avec malice.
— Mes amis, dit-il, vous m’avez demandé d’être aimable. Maintenant, je le suis. Que voulez-vous de moi ?
— Allons ! cela va mieux, Yan. Calme-toi, répondit gentiment Bill le Rouge. Je savais bien que tu ne tarderais pas à retrouver ton bon sens. Calme-toi, et nous allons liquider gentiment notre petite affaire.
— Quoi ? Quelle affaire ?
— Eh bien ! te pendre, voyons. Et tu devrais remercier ta bonne étoile d’être tombé sur un gars qui s’y connaît. C’est une opération que j’ai faite plus d’une fois aux États, et je la réussis à merveille.
— Pendre qui ? Moi ?
— Dame !
— Ah ! Ah ! Écoutez-le divaguer ! Donne-moi la main, Bill, que je me relève, et que j’aille me faire pendre.
Il se remit péniblement sur pied, et jeta les yeux autour de lui.