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Page:London - En pays lointain.djvu/93

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OÙ BIFURQUE LA PISTE

Aussi, quand il prit la parole dans le Conseil, il les engloba tous dans la même haine.

— Debout, fainéants ! Debout ! Le déjeuner sera prêt avant que vous ne soyez chaussés.

Dave Wertz rejeta la peau d’ours, se mit sur son séant et bâilla ; Hawes, s’étirant, s’aperçut qu’il s’était froissé un muscle du bras et le massa, encore à moitié endormi.

— Je me demande où Hitchcock a pu coucher la nuit dernière, dit-il en atteignant ses mocassins, raidis par le froid.

Et, en chaussettes, il se dirigea prudemment vers le feu pour les dégeler.

— Il a mieux fait de partir, ajouta-t-il. Mais tout de même, quel rude travailleur !

— Oui…, mais par trop autoritaire. C’était là son défaut. C’est dommage pour Sipsu. Croyez-vous qu’il tenait beaucoup à elle ?

— Je ne pense pas. C’était pour le principe, voilà tout ! Il trouvait que ce sacrifice était injuste et, de fait, il n’avait pas tort : mais nous n’avions pas à nous mêler de cette histoire pour nous faire balayer de la plaine avant notre temps !

— Un principe reste un principe et a parfois du bon, mais il vaut mieux le laisser chez soi quand on part pour l’Alaska. Pas vrai ?…

Wertz avait rejoint son camarade, et tous deux