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L’APPEL DE LA FORÊT

Il fut donc attelé de nouveau et s’efforça, tout fier, de tirer comme avant, mais sa douleur intérieure lui arrachait des cris involontaires ; il tomba plusieurs fois, et retenu par les traits, reçut le traîneau sur le corps, ce qui le fit boiter. Mais il tint bon jusqu’au camp où son conducteur lui fit une place à côté du feu. Le lendemain matin, il était trop faible pour marcher. À l’heure de l’attelée il arriva par des efforts convulsifs à se remettre sur pied, chancela et tomba de nouveau, son arrière-train étant paralysé ; il tenta de rejoindre en rampant ses camarades qu’on harnachait, et fit ainsi quelques mètres. Puis ses forces l’abandonnèrent tout à fait ; et quand ses compagnons le virent pour la dernière fois, il était étendu sur la neige, haletant et cherchant encore à les suivre puis, on l’entendit hurler tristement quand les arbres de la berge les dérobèrent à ses yeux.

On arrêta alors le convoi. Le métis