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BUCK PREND LE COMMANDEMENT

côtés de Sol-leck. Le conducteur s’étant arrêté pour emprunter du feu à un de ses camarades et allumer sa pipe, voulut à son tour faire repartir ses chiens. Ceux-ci démarrèrent avec une remarquable facilité et tournèrent la tête, en s’arrêtant tout surpris. L’homme le fut aussi : le traîneau n’avait pas bougé. Il appela alors les autres pour leur faire constater que Dave avait rongé les deux traits de Sol-leck et se tenait devant le traîneau, à sa place habituelle ; ses yeux imploraient la permission d’y rester. L’Écossais était embarrassé ; on répétait autour de lui qu’un chien pouvait très bien succomber au chagrin de se voir refuser le travail qui l’a épuisé ; chacun citait des exemples de chiens blessés ou trop vieux pour tirer et réduits au désespoir dans cette condition ; tous ajoutaient qu’il était charitable, Dave étant sûrement près de mourir, de lui donner la joie de finir ses jours sous le harnais.