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L’APPEL DE LA FORÊT

tilles bestioles sortaient de leurs petits antres pour s’ébattre au soleil. Les perdrix couraient dans la plaine ; les oiseaux et les piverts chantaient et tapaient dans la forêt et tout en haut le gibier d’eau arrivait du Sud, décrivant d’immenses cercles dans l’espace. La chanson de l’eau courante et la musique des fontaines reparues descendaient des collines. Le Yukon rongeait sa prison de glace dont le soleil amincissait la surface semée de poches d’air et sillonnée de fissures qui allaient s’élargissant jusqu’au lit même de la rivière. Et devant la grâce du renouveau sous les rayons du soleil, parmi les brises embaumées, la troupe lamentable se traînait en gémissant, pareille à une caravane de mort…

Les bêtes fourbues, Mercédès dolente sur son traîneau, Hal jurant copieusement, Charles larmoyant atteignirent enfin le camp d’un certain John Thornton, situé à l’embouchure de White-