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L’APPEL DE LA FORÊT

raissait trop redoutable ; ni la taille ni le nombre ne l’arrêtaient. Et il se montrait sans merci comme sans peur ; il fallait tuer ou être tué, manger ou être mangé : c’était la loi primitive, et à cet ordre sorti des entrailles du temps, Buck obéissait.

D’autres voix lui parlaient encore. Des profondeurs de la forêt, il entendait résonner tous les jours plus distinctement un appel mystérieux, insistant, formel ; si pressant que parfois, incapable d’y résister, il avait pris sa course, gagné la lisière du bois. Mais là où finissaient les vestiges de vie, près de fouler la terre vierge, un sentiment plus puissant encore que cet appel, l’amour pour son maître, arrêtait sa course impétueuse, le forçait à retourner sur ses pas, à venir reprendre sa place parmi les humains.

Hans et Peter, les deux associés de Thornton, étaient enfin revenus avec leur radeau et vivaient aujourd’hui en