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Page:London - L'appel de la forêt, trad Galard, 1948.djvu/141

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AMITIÉ

immense lignée d’ascendants lentement affinés, qui se serait douté que sous cette enveloppe élégante revivait le chien loup de jadis ? Et pourtant il en était ainsi. Une à une, les empreintes superficielles de la civilisation s’effaçaient de son être, et l’animal primitif s’affirmait énergiquement. La ruse, le vol, la violence étaient devenus ses armes habituelles. La personne de Thornton lui était sacrée, cela va sans dire, et Skeet et Nig étant la chose du maître bénéficiaient de cette exception. Mais eux mis à part, tout être vivant qui le rencontrait devait se résigner à livrer combat, et satisfaire ainsi à la loi inexorable de la lutte pour la vie. Une fois affranchi de la terreur de perdre son maître, il se mit à errer au hasard en de longues courses ; et dès lors, son existence devint une bataille ininterrompue.

Tous les jours, il revenait chargé de blessures ; aucun ennemi ne lui pa-