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L’APPEL RÉSONNE

forêt murmure dans son sommeil, et que ce qu’elle dit est clair comme une parole articulée. À cette heure, plus profond, plus mystérieux, plus proche aussi, résonnait l’Appel, — la Voix qui incessamment l’attirait, du fond même de la nature.

Une nuit, il fut réveillé tout à coup en sursaut : alerte, les yeux brillants, les narines frémissantes, le poil hérissé en vagues… L’Appel se faisait entendre, et tout près cette fois. Jamais il ne l’avait distingué si clair et si net. Cela ressemblait au long hurlement du chien indigène.

Et, dans ce cri familier, il reconnut cette Voix, entendue jadis, qu’il cherchait depuis des semaines, et des mois…

Traversant, rapide et silencieux comme une ombre, le camp endormi, il s’élança sous bois. Mais comme il se rapprochait de l’Être qui l’appelait, il ralentit par degrés son allure et s’avança, prudent et rusé.

Et tout à coup, au cœur d’une clai-