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L’APPEL DE LA FORÊT

rière, il vit, assis sur ses hanches et hurlant à la lune, un loup de forêt, long, gris et maigre.

Bien que le chien n’eût fait aucun bruit, la bête l’éventa et cessa soudain son chant. Buck s’avança, la queue droite, les oreilles hautes, prêt à bondir. Pourtant tout dans son allure marquait, en même temps que la menace, le désir de faire amitié. Mais le fauve, sourd à ces avances, prit soudain la fuite.

Buck le suivit à grands bonds, plein d’un désir fou de l’atteindre. Longtemps ils coururent, presque côte à côte. Enfin, le loup s’engagea dans le lit desséché d’un torrent barré par un fouillis inextricable de branchages et de bois mort. Alors la bête sauvage, se trouvant acculée, fit volte-face par un mouvement familier à Joe et aux chiens indigènes aux abois ; et, grinçant des dents, claquant avec bruit des mâchoires, elle attendit.

Buck, au lieu de l’attaquer, tournait