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L’APPEL DE LA FORÊT

Désormais il ne connaîtrait plus la crainte de l’Homme.

La lune parut dans les cieux, baignant la terre d’une lumière sépulcrale, et Buck sentit avec la nuit monter dans la forêt l’éveil d’une vie nouvelle.

Il se dressa, humant l’air. Des abois lointains retentissaient, se rapprochant rapidement. Il reconnut en eux une part de ce passé qui ressuscitait en lui. S’avançant dans la clairière, il écouta sans trouble et sans remords la voix qui depuis longtemps le sollicitait…

Désormais il était libre — libre de lui répondre et de lui obéir. John Thornton mort, plus rien ne rattachait Buck à l’Humanité.

Comme un flot argenté, la meute des loups déboucha dans la clairière où Buck, immobile comme un chien de pierre, attendait leur venue. Son aspect était si imposant qu’ils s’arrêtèrent un instant, interdits ; mais un plus hardi que les autres sauta sur le chien qui