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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

l’attaquait même sans raison, espérant ainsi faire naître la lutte qui se terminerait par la disparition de l’un d’eux. Presque au début du voyage, entre les deux chiens faillit se produire un conflit mortel, que seul vint prévenir une complication inattendue. À la fin d’une journée de marche, le campement avait été établi sur les bords du lac Le Barge. L’obscurité, la neige qui tombait, et le vent coupant comme une lame de rasoir avaient forcé les voyageurs à chercher en hâte et à tâtons leur refuge pour la nuit. L’endroit était fort mal choisi ; derrière eux s’élevait un mur de rochers abrupts, et les hommes se virent obligés de faire du feu et d’étendre leurs sacs fourrés sur la surface même du lac ; ils avaient abandonné leur tente à Dyea pour alléger le paquetage. Quelques morceaux de bois de dérive leur fournirent un feu qui fit fondre la glace en s’y enfonçant et ils durent manger leur soupe dans l’obscurité.