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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

fiait bien le choix fait de lui comme courrier du gouvernement. Avec sa petite figure ratatinée et vieillotte, on le voyait toujours au poste le plus dangereux, s’aventurant résolument sur les berges où la glace craquait parfois à faire frémir, toujours maître de soi, inlassable et incapable de découragement. Une fois, le traîneau s’enfonça : Dave et Buck étaient gelés et presque noyés lorsqu’on réussit à les sortir de l’eau. Il fallut, pour les sauver, allumer le feu habituel ; une carapace de glace les recouvrait, et les deux hommes, pour les dégeler et les réchauffer, durent les faire courir si près du feu que leurs poils en furent roussis.

Une fois autre, Spitz s’enfonça, suivi d’une partie de l’attelage, jusqu’à Buck, qui se rejetant de toute sa force en arrière, crispait ses pattes sur le rebord glissant, tandis que la glace tremblait. Derrière lui était Dave, faisant aussi ses efforts pour retenir le traîneau