voltait parfois sur lui-même avec une telle vélocité qu’il glissait sur ses jambes de derrière et balayait le sable de son arrière-train. Il ne cessait de foncer, mais sans dégât, sur les capes qu’on lui lançait :
— Il n’aura jamais le dessus, dit John Harned, il se bat contre le vent.
— Il prend la cape pour son ennemi, expliqua Maria Valenzuela. Voyez avec quelle adresse le capador lui donne chaque fois le change.
— Le taureau est trop stupide pour comprendre, dit John Harned. Voilà pourquoi il est voué d’avance à la mort. Les toréadors, les spectateurs, vous, moi, tout le monde sait dès le début qu’il combattra le vent. Lui seul l’ignore. Toutes les chances se tournent contre lui.
— C’est très simple, déclara Luis Cervallos. Le taureau ferme les yeux en chargeant. Donc…
— Donc, interrompit John Harned, l’homme n’a qu’un pas à faire pour s’écarter de son chemin, et le taureau passe à côté…