Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/27

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— C’est exact, approuva Luis Cervallos ; le taureau ferme les yeux ; et l’homme s’en rend parfaitement compte.

— Mais les vaches, elles, ne ferment pas les yeux, repartit John Harned. Je possède chez moi une vache de Jersey, une bonne laitière, qui aurait vite raison de toute cette bande-là.

— Mais les toréadors ne se battent pas avec des vaches, dis-je.

— Non, fit John Harned, ils en ont peur.

— Il craignent, en effet, les vaches, admit Luis Cervallos. Si elles tuaient les toréadors, ce ne serait plus du sport.

— Ce serait, au contraire, du sport, riposta John Harned, si un toréador était tué de temps à autre. Si, devenu vieux, et peut-être infirme, il me fallait un jour gagner ma vie, je me ferais sans hésiter toréador. C’est un métier facile pour hommes mûrs et retraités.

— Mais, voyez donc ! insista Maria Valenzuela au moment où, pour la centième fois, le taureau fonçait bravement sur un capador qui l’évitait en l’aveuglant de sa cape… Voyez donc avec quelle adresse le toréador évite cette brute.