Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/30

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du taureau. Dans la foule ce fut de la frénésie, et une pluie de chapeaux et de pièces d’argent s’abattit sur le sable de l’arène.

Juste à ce moment, le taureau chargea à l’improviste l’un des capadores. L’homme glissa, perdit la tête, et le taureau l’attrapa, fort heureusement pour l’homme, entre ses larges cornes. Tandis que tous les spectateurs, le souffle suspendu, regardaient la scène, John Harned se dressa sur son siège et clama sa joie. Seul, dans le silence impressionnant, John Harned hurlait de bonheur satisfait et ses vœux allaient tout entiers au taureau. Comme vous l’avez deviné, il souhaitait la mort de l’homme. John Harned avait le cœur inhumain. Son attitude excita la colère des invités du général Salazar, qui protestèrent à grands cris contre la conduite de John Harned. Urcisino Castillo le traita même de fichu Gringo et lui lança d’autres injures plus violentes encore, mais en espagnol, et John Harned ne comprit pas. Il applaudit debout pendant une dizaine