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Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/34

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Le Yankee continua d’observer la scène, observant de temps à autre Maria Valenzuela à la dérobée pour voir comment elle prenait la chose. La jeune femme était furieuse contre le matador : il avait été d’une maladresse scandaleuse.

Bien qu’affaibli par la perte de son sang, le taureau ne voulait pas mourir encore. Il marchait lentement autour de la clôture, en quête d’une sortie. Il ne songeait plus à charger ; il en avait son content. Mais l’heure était venue : il fallait le tuer… Il existe dans le cou d’un taureau, derrière les cornes, un endroit où l’épine dorsale reste sans protection et où le coup sec d’une lame provoque la mort immédiate. Ordonez se plaça devant le taureau et abaissa jusqu’à terre son manteau rouge. Le taureau s’obstinait à ne pas foncer. Il restait sur place et flairait l’étoffe en inclinant la tête. Ordonez tendit le bras et visa l’endroit vital du cou, entre les cornes. La bête redressa subitement la tête. Le coup était manqué. Le taureau épia l’épée et quand Ordonez agita son drap rouge sur le sable, l’animal, de nouveau,