Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/45

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De toutes parts soldats, officiers et gens du peuple surgirent pour venir à bout de ce forcené de Gringo. De cette foule s’éleva un seul cri : « À mort les Gringos ! » Dans tous les pays de l’Amérique latine, ce vieux cri de guerre exprime l’antipathie générale pour les Gringos et leurs mœurs primitives. Ce cri fut poussé, je le reconnais. Mais les braves Équatoriens n’ont tué que John Harned, et avant de succomber il en a tué sept, lui ! En outre, il y eut de nombreux blessés. J’ai assisté à plus d’une course de taureaux, mais je n’ai jamais rien vu de si abominable que l’aspect des loges après la bagarre ! On eût dit un champ de bataille : les morts gisaient à droite et à gauche, au milieu des sanglots et des gémissements des blessés et des agonisants. Un homme, que John Harned avait éventré avec sa baïonnette, se tenait les entrailles à deux mains en hurlant de douleur. C’était, ma parole, mille fois plus terrible que les cris de douleur d’un millier de chevaux !