Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/5

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dans cette aventure ? Mais Pedro Patino n’est pas mort, lui ! Il a vécu pour fonder la famille des Patino. Oui, je suis équatorien mais, je le répète, de sang espagnol. Je me nomme Manuel de Jesus Patino. Je possède de nombreuses haciendas, et dix mille esclaves indiens, encore que la loi prétende que ce sont des hommes libres, travaillant de leur plein gré en vertu d’un contrat. Bah ! la loi est une drôle de farce ! Nous autres, Équatoriens, nous nous en moquons. Nous faisons notre loi pour nous-mêmes, à notre façon. J’ai dit que je m’appelle Manuel de Jesus Patino. Rappelez-vous ce nom : il fera figure, un jour, dans l’histoire. Il y a des révolutions, en Équateur ; nous les appelons « élections ». Excellente plaisanterie, n’est-ce pas ? Vous appelez cela je crois, jouer sur les mots ?

John Harned était un Américain extrêmement riche dont j’avais fait la connaissance à l’hôtel Tivoli à Panama. Il se rendait à Lima. Mais, à l’hôtel Tivoli, il rencontra Maria Valenzuela. Or, Maria