Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/9

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— Mais ce sont des hommes, répondit John Harned ; et s’ils se battent pour de l’argent c’est qu’ils le veulent bien : personne ne les y force. Ils le font parce que le plus cher de leurs désirs, c’est de lutter.

Maria Valenzuela répliqua avec un sourire méprisant :

— Ils s’entre-tuent souvent, n’est-il pas vrai ? Je l’ai lu dans les journaux.

— Mais le taureau – votre taureau – n’est-il pas souvent tué dans l’arène, lui ? Et il n’y vient pas de son propre gré ! C’est injuste pour la pauvre bête… à la différence du pugiliste, elle est bien obligée de se battre.

— Raison de plus pour que votre pugiliste soit une brute ! repartit Maria Valenzuela. C’est un primitif, un animal ! Il cogne à coups de patte, comme un ours des cavernes, et il est féroce !… Tandis que la course de taureaux… ah ! Vous n’en avez jamais vu, bien sûr ! Le toréador est l’adresse personnifiée. Il est moderne et plein de romanesque. Ce n’est qu’un