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Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/101

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« Les aliments naturels ne manquaient point. La terre, à cette époque, n’était point comme aujourd’hui. Débarrassée des arbres en surcroît et des taillis inutiles, elle était partout bien cultivée. Il y avait autour de moi de quoi nourrir des millions de bouches. Et cette nourriture, mûre à point, se perdait. Je récoltais à ma volonté, dans les champs et dans les vergers, fruits et légumes, et toutes sortes de baies. Dans les fermes délaissées, je trouvais des œufs fraîchement pondus et j’attrapais des poulets. Dans les armoires, je mettais la main sur de nombreuses conserves.

« Ce qui advint des animaux domestiques est tout à fait étrange. Ils retournaient à l’état sauvage et s’entre-dévoraient. Les poules, poulets et canards furent les premiers détruits. Les cochons, au contraire, s’adaptèrent merveilleusement à leur vie nouvelle, ainsi que les chats et les chiens. Ceux-ci devinrent rapidement un véritable fléau, tellement ils étaient nombreux. Ils dévoraient les cadavres et n’arrêtaient pas d’aboyer ni de hurler, la nuit comme le jour.