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Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/102

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« Tout d’abord, ils demeurèrent solitaires, soupçonneux envers ceux de leurs frères qu’ils rencontraient, et prompts à engager la lutte avec eux. Au bout de quelques temps, ils se rassemblèrent et coururent en bandes. Cet animal est naturellement sociable et, la compagnie de l’homme lui manquant, il se rabattit sur ses semblables.

« Il y avait, avant les derniers jours du monde, de très nombreuses espèces de chiens : chiens à poil ras et chiens à belle et chaude fourrure ; chiens tout petits, si petits qu’ils auraient à peine pu faire une bouchée pour d’autres molosses, aussi robustes que les lions des montagnes. Tous les roquets et petits chiens, trop faibles pour la lutte, furent tués rapidement par leurs frères. Les très grandes espèces ne s’adaptèrent pas davantage à la vie sauvage. Il ne subsista finalement que les chiens de taille moyenne, mieux constitués dans leurs organismes et plus souples aux conditions nouvelles qui leur étaient imposées. Ce sont les chiens-loups, que vous connaissez bien et qui courent aujourd’hui la campagne. »