Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dir. C’est à peine s’il pouvait saisir une brindille. Ils semblaient ne plus faire partie de son corps. Lorsqu’ils prenaient quelque chose, ses yeux devaient contrôler s’ils la tenaient ou non.

Mais, qu’importait, au fond ! Le feu aussi était là, claquant et craquant, et chacune de ses flammes, qui dansaient dans l’air gelé, était de la vie.

L’homme se mit en position de délacer ses mocassins. Ils étaient recouverts d’une croûte de glace. Les bas épais, de fabrication allemande, qui lui enserraient les mollets, étaient roides comme des fourreaux d’acier. Les lacets des mocassins ressemblaient, eux aussi, à des fils d’acier, tout noirs et tordus, comme s’ils avaient passé par quelque incendie. Il tira dessus, pendant un instant, avec ses doigts gourds. Puis, se rendant compte qu’ainsi il cherchait l’impossible, il tira son couteau de sa gaine. Mais, avant qu’il pût couper les lacets, le second événement arriva.

Ce fut de la faute de l’homme. Il avait commis une grave erreur en établissant son feu sous un sapin. Un feu doit être construit