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Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/173

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à découvert. Mais la place lui avait paru plus confortable.

Or le sapin était chargé, jusqu’à son faîte, d’une épaisse carapace de neige. Le vent, depuis plusieurs semaines, n’avait pas soufflé, la neige s’était accumulée, et chaque branche portait tout ce qu’elle pouvait soutenir. L’homme avait, pour les jeter sur son brasier, brisé quelques branches basses et, ce faisant, communiqué à l’arbre une imperceptible agitation. Elle avait été suffisante cependant pour rompre l’équilibre de la couche neigeuse et provoquer le désastre.

Ce fut d’abord, au faîte de l’arbre, une branche qui renversa sa charge de neige. La neige tomba sur la branche qui était au-dessous et, à son tour, celle-ci culbuta son faix. La chute continua, silencieuse et rapide, d’échelon en échelon. Puis, comme un bloc, la blanche avalanche s’abattit sur l’homme et sur son feu. Du brasier rougeoyant plus rien, la seconde d’après, ne restait. Plus rien, qu’un lit informe de neige fraîche, étalée.