Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/64

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lait pas de la sorte. On envoyait chercher les docteurs et les infirmières, qui vous appliquaient très calmement un traitement approprié. Ici le cas était différent. Le mal tuait sans manquer son coup. Il n’y eut pas un seul exemple de guérison.

« Je me trouvai seul dans la maison, qui était fort vaste. J’y attendais le retour de mon frère, lorsque résonna la sonnerie du téléphone. En ce temps-là, je vous l’ai dit, les hommes pouvaient à distance communiquer entre eux, à l’aide de fils qui couraient en l’air ou dans le sol, ou même sans fils. C’était mon frère qui me parlait. Il me disait qu’il ne rentrerait pas à la maison, de peur de se contaminer à mon contact, et qu’il avait conduit mes deux sœurs chez le professeur Bacon, mon collègue. Il me conseillait de demeurer tranquille au logis, jusqu’à ce que je connusse si, oui ou non, j’avais gagné la Peste.

« Je ne disconvins pas qu’il eût raison et restai chez moi. Comme j’avais faim, j’essayai, pour la première fois dans ma vie, de me faire un peu de cuisine. La Peste ne se déclarait pas. Par le téléphone, je pouvais