Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/65

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causer avec qui je voulais et connaître les nouvelles du dehors. Je pouvais également communiquer avec le monde extérieur par le truchement des journaux. Je donnai l’ordre qu’on m’en lançât des paquets, par-dessus la grille d’entrée de la propriété.

« Je sus ainsi que New-York et Chicago étaient en plein chaos. Il en était de même dans toutes les grandes villes. Le tiers des policemen de New-York avait déjà succombé. Le Chef de la Police et le Maire étaient morts. Tout ordre social, toute loi avaient disparu. Les corps restaient étendus dans les rues, là où ils étaient tombés, sans sépulture. Les trains et les navires, qui transportaient coutumièrement, jusqu’aux grandes villes, les vivres et toutes choses nécessaires à la vie ne fonctionnaient plus, et les populaces affamées pillaient les boutiques et les entrepôts.

« Partout régnaient le meurtre, le vol et l’ivresse. Des millions de personnes avaient déjà déserté New-York, comme les autres villes. Les riches, d’abord, étaient partis, dans leurs autos, leurs avions et leurs dirigeables. Les masses avaient suivi, à pied, ou en véhi-