Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/74

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avait cessé, j’ignorais tout ce qui se passait dehors. J’entendais seulement le bruit des émeutes, les détonations des coups de revolvers, et j’apercevais dans le ciel la lueur d’un grand incendie, dans la direction d’Oakland. Ce fut une nuit d’angoisse et je ne pus fermer l’œil un instant.

« Au cours de cette nuit, un individu, j’ignore exactement dans quelles conditions, fut tué sur le trottoir qui faisait face à celui de ma maison. J’entendis soudain les détonations rapides d’un pistolet automatique et, quelques minutes après, le malheureux homme, se traînant blessé jusqu’à ma porte, y sonnait en gémissant et en implorant du secours.

« M’armant moi-même de deux pistolets automatiques, je descendis et allai vers lui. Je l’examinai à la lumière d’une allumette, à travers la grille, et je constatai que, tandis qu’il se mourait de ses blessures, il était atteint également de la Peste Écarlate. Je rentrai rapidement chez moi et, pendant une demi-heure encore, je l’entendis se plaindre et crier au secours.

« Le matin venu, je vis mon frère arriver.