Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/98

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« Pendant la première étape, la femme du Président de la Faculté, qui allait à pied, fut atteinte. Son malheureux mari, en la voyant s’éloigner, voulut à toute force descendre de l’automobile et rester avec elle. Nous fîmes tout ce qui était possible pour le dissuader de cette résolution. Finalement nous cédâmes à sa volonté.

« La seconde nuit de notre voyage, nous étions, quand nous campâmes, en pleine campagne. Nous avions eu onze morts dans la journée. Nous en eûmes trois autres pendant la nuit. En sorte que le lendemain matin nous n’étions plus que onze présents. Car Wathope, le professeur à la jambe blessée, s’était enfui avec l’auto, emmenant avec lui sa mère et sa sœur, et emportant presque toutes nos provisions.

« Ce fut au cours de cette journée qu’étant assis pour me reposer au bord de la route, j’aperçus le dernier aéroplane. La fumée dans la campagne était beaucoup moins épaisse et je le vis qui semblait tourniquer dans le ciel, complètement désemparé, à deux cents pieds de haut environ. Que lui était-il